Génial, mes filles parlent anglais !
Merde, mes filles parlent anglais… tout le temps.
Nous sommes au pays de Shakespeare depuis près d’un an et demi et je me suis évidemment réjouie et émue des progrès fulgurants de ma progéniture en anglais. Etant moi-même traductrice d’anglais et passionnée par cette culture et cette langue, j’ai trouvé passionnant de suivre leur apprentissage en immersion. Avant le départ de France, j’avais essayé de les préparer en leur faisant regarder des vidéos en anglais et suivant des méthodes pour enfant mais elles étaient assez réticentes.
Maintenant elles communiquent sans problème et lors de notre voyage aux Etats-Unis en avril, elles ont pu mesurer l’utilité de la maîtrise de cette langue.
Sauf que… le français dans tout ça ? J’avais déjà pris la mesure des lacunes de Fille Aînée en orthographe française, malgré le nombre de livres qu’elle lit (d’ailleurs la part de livres anglais ne cesse d’augmenter pour de simples raisons pratiques et géographiques), mais maintenant c’est même l’oral (surtout pour Cadette) qui commence à me faire un peu peur.
Fille Cadette, 6 ans, a beaucoup de mal à jouer en français ou à raconter en français un évènement vécu dans un contexte anglais. Il y a aussi la syntaxe calquée sur l’anglais qui peut être au mieux attendrissante, au pire nous laisser perplexes, mais qu’il faut corriger. La première fois que Cadette a dit : « Oh, le foie gras ça regarde comme du pâté » (NdT it looks like, ça ressemble, littéralement ça regarde comme – PS notez au passage que le goût de la gastronomie française, lui, est bien enraciné !), nous avons trouvé ça follement drôle. La dixième fois, ça lasse.
Je vous épargne le vaste sujet du franglais auquel je cède moi-même trop souvent par facilité. J’ai lu sur le blog d’une famille française expatriée aux Etats-Unis qu’ils avaient institué un système d’amendes quand l’un d’eux parlait anglais à la maison ! Je ne sais pas si on en arrivera là, d’autant plus que nos filles brimées n’ont même pas d’argent de poche, mais je comprends bien le raisonnement.
Je suis ravie que mes enfants parlent anglais et aient la chance d’être bilingues mais je ne trouverais dommage que cela se fasse au détriment du français, comme j’ai pu le voir dans certaines familles installées depuis longtemps ici, même avec deux parents français. Mon souhait (utopique ?) : qu’avec un peu d’efforts, elles finissent par bien posséder les deux !
J’espère qu’il s’agit juste d’une période de transition et que bientôt l’anglais et le français réussiront à cohabiter plus sereinement dans leur petite tête. Je mise aussi sur les six semaines de vacances en France dans la famille pour les remettre dans le droit chemin !
N’hésitez pas à partager vos expériences dans les commentaires, ça m’intéresse !