Noël en Angleterre : un job à plein temps

Crédit photo : Claire Richard

La folie de Noël commence dès la mi-novembre avec le début des illuminations à Regent’s street. Le moment où on trouve encore que le 25 décembre est bien loin et qu’on a encore pleeein de temps pour les cadeaux. On soupire en voyant les premières guirlandes lumineuses. Mais finalement, comme il fait nuit dès 16h30, on s’habitue vite à cette ambiance de Noël un peu prématurée.

26 novembre : à l’école, c’est la fermeture du dépôt des candidatures (avec lettre de motivation) pour le job de Christmas postman : les élèves chargés de distribuer les cartes de Noël dans les classes. Une mini boîte aux lettres rouges Royal Mail est installée dans le hall de l’école et chaque enfant y dépose ses cartes de Noël (pour l’enseignant, TOUS les élèves de la classe et les amis des autres classes, compter environ 30 cartes par enfant, tout ça pour qu’ils écrive « Merry Christmas Rosie, from Cadette »…)

28 novembre : Antoine a sa première Christmas party au boulot. Le principe est simple : on se retrouve à 13 h dans un hôtel du centre de Londres, on mange un peu et on boit beaucoup pendant une dizaine d’heures…

29 novembre : premier concert de Noël de la chorale de cadette. Premiers  » Merry Christmas » alors que l’Avent n’a pas commencé.

1 er décembre : on peut enfin ouvrir la fenêtre du calendrier ! (Les enfants n’ayant que dédain pour le joli calendrier de l’Avent en tissu avec des petites pochettes, on a craqué pour le calendrier Frozen avec du mauvais chocolat dedans).

4 décembre : deuxième concert de Noël, celui de Fille aînée avec la chorale des grands de l’école, puis premiers Christmas drinks de la saison.

5 décembre : Antoine a sa deuxième Office Christmas party. Cette fois, on boit, on mange et on danse, ce qui limite un peu les dégâts.

6 décembre : Santa Run ! Cette semaine, pour courir avec le groupe du Parkrun, on se déguise en Père Noël. J’y vais avec Fille Aînée, il fait beau et froid, on glisse sur le givre à certains endroits mais l’ambiance est magique.

Et comme on n’en n’avait pas assez, c’est le jour où on est allés à Winter Wonderland.

7 décembre : on va visiter le Geffrye Museum qui s’est lui aussi paré de ses habits de Noël.

8 décembre : à la radio, on n’entend guère plus que « All I want for Christmas is you ! » et « Last Christmas, I gave you my heart ». C’est sympa.

9 décembre : spectacle de Noël du cours de danse de Cadette.

10 décembre : pantomime de Noël pour les élèves de l’école. Cette année c’est Pinocchio, avec un personnage de marin français qui chantait la Marseillaise !

11 décembre : spectacle de Noël de la zumba de Cadette.

12 décembre : repas de Noël à la cantine. Choux de Bruxelles et Christmas pudding…

13 décembre : spectacle de Noël du cours de théâtre de cadette, sur le thème d’une pièce de Noël de théâtre. Original…

Fête de Noël de l’école (avec re concert de la chorale, re-zumba et re-danse)

15 décembre : Christmas jumper day. Le principe est simple : on met un pull de Noël le plus kitsch possible et on fait un don à une association caritative.

Pendant ce temps, la radio joue toujours  » All I want for Christmas is you  » et « Last Christmas I gave you my heart ». On commence à bien connaître.

17 décembre : fête de Noël à l’école, les enfants font un petit festin (différent du repas de Noël) et une disco.

18 décembre : Concert de Christmas Carols dans l’église du quartier par la chorale de l’école, mon moment préféré. Le soir, fête de Noël du club d’escalade de Fille Aînée, au son de  » All I want fort Christmas is you » et « Last Christmas I gave you my heart ». Ça devient presque lassant…

19 décembre : On va pouvoir souffler, c’est les vacances… de quoi déjà ?

20 décembre : fête de mon club d’aviron. 8 équipages doivent se déguiser en rennes et un équipage en Père Noël. Ça ne fait même plus sourire, l’overdose de Noël nous guette…

23 décembre : On est en France, l’ambiance de Noël est un peu plus sobre, on commence à se détendre quand à la patinoire retentissent les premières notes de  » All I want for Christmas is you ! » Trop de Noël peut-il tuer Noël ?

Allez, je vous souhaite quand même
MERRY CHRISTMAS !!!

Un mari idéal

Non, je ne parle pas du mien, bien que mes copines me demandent parfois où je l’ai trouvé  (c’est un secret et d’abord je le garde !) mais de Robert Chiltern, personnage de l’excellente, que dis-je, la géniallissime pièce d’Oscar Wilde.

Ideal Husband

Robert Chiltern est un jeune politicien très riche, adulé par sa femme qui le pense irréprochable. Quand Lady Cheveley débarque et le menace de révéler le lourd secret de son passé, sa vie risque de s’écrouler. L’histoire, pleine de rebondissements et de quiproquos n’est qu’un prétexte à des brillantes conversations pleines de ce « wit » so british. Wilde était irlandais bien sûr, et il adore lancer des petites piques aux anglais ou faire des constats ironiques sur la bonne société londonienne. La mise en scène que nous avons vue était une très légère adaptation de la pièce à notre époque avec quelques références à la vie politique actuelle qui ont eu beaucoup de succès dans la salle.

C’est une pièce tout public et j’ai eu envie d’y aller avec les deux filles, pour le plaisir de se faire une sortie tous les quatre dans le théâtre de notre quartier où Cadette prend des cours le samedi. Sortir dans le West End voir des pièces ou des comédies musicales avec des artistes célèbres, c’est génial bien sûr, mais j’adore aussi aller applaudir la troupe amateur (de très bon niveau) de notre théâtre d’Ealing. C’est très convivial, on rencontre toujours quelqu’un qu’on connait dans la salle, on se sent faire partie d’une communauté. En arrivant, les filles ont eu peur d’être les seuls enfants (dans un public composé majoritairement de jeunes retraités il faut bien le dire !), puis soulagement, nous avons vu une autre famille arriver. Evidemment, c’était des Français. Comme nous des parents indignes qui traînent leur progéniture avec eux au lieu de les envoyer au lit à 19h. Je ne regrette pas d’avoir emmené Fille aînée (10 ans et demi) qui a adoré l’humour et la vivacité des échanges mais c’était quand même un peu compliqué pour Cadette.

Il y a eu une adaptation au cinéma en 1999 avec Rupert Everett, absolument parfait dans le rôle d’Arthur Goring. J’avais adoré à l’époque, j’ai ensuite dévoré tout Oscar Wilde et j’avais même à une époque un projet de DEA à sur la traduction de ses pièces qui sont des petits bijoux.

C’est élégant, c’est léger, c’est brillant, c’est Oscar Wilde ! Si vous aimez les réparties de Maggie Smith dans Downton Abbey, vous serez comblés. Petit florilège :

To love oneself, Phipps, is the beginning of a lifelong romance.

S’aimer soi-même, Phipps, est le début d’une histoire d’amour qui dure toute la vie

I always pass on good advice, it is the only thing to do with it.It is never of any use to oneself.

Je transmets toujours les bons conseils. C’est tout ce que j’en fais. Car ils ne me sont jamais d’aucune utilité.

If one could only teach the English how to talk, and the Irish how to listen, society here would be quite civilized.

Si seulement on pouvait apprendre aux Anglais à parler et aux Irlandais à écouter, la société de ce pays serait parfaitement civilisée.

Si par hasard vous me lisez depuis l’ouest de Londres, courez vite au Questors cette semaine (tous les soirs de mardi à samedi à 19h45)

Marchons pieds nus à Kew Gardens

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Aujourd’hui nous avons fait une activité que je trouve très 2014. Une « barefoot walk » à Kew Gardens. C’est-à-dire qu’on marche pieds nus, activité humaine somme toute assez basique, mais en pleine conscience et en communion avec la nature, comme nous y invitaient les panneaux. C’était à la fois un retour en enfance et une expérience sensorielle très agréable, mais en même temps on se disait que c’est spécial de vivre dans un monde où enlever ses chaussures devient une expérience extraordinaire ! Je ne me moque même pas, j’ai adoré. Je crois que je suis un pur produit de mon époque. Je manie à merveille la communion avec la nature tout en instagramant et en pensant à mon billet de blog. On marche sur des galets, sur du bois, des briques, des pommes de pin, dans la boue, le sable, l’eau, sur du charbon, de l’osier. C’est un plaisir de ressentir les différentes textures et odeurs. Et je vous rassure, il y avait un robinet à la fin pour se laver les pieds.

Les pelouses de Kew étant merveilleuses, nous avons même pu prolonger l’expérience au-delà du parcours balisé (ouais, on est comme ça, complètement wild…).

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A Kew Gardens, jusqu’au 7 septembre, de 10h30 à 16h30.

 

10 km de course au coeur de Londres

ça y est, j’ai couru mes 10 km (avec 17000 autres coureurs) au centre de Londres le dimanche 25 mai et c’était une très belle expérience. Un grand merci à tous ceux et celles qui m’ont sponsorisée sur Just Giving. Tous les dons (plus de 200 £, environ 250 €) ont été transmis à Oxfam. J’ai été très touchée en particulier par des dons de lectrices du blog que je ne connais même pas en vrai. Merci à tous !

Quand j’ai commencé à courir en octobre, je ne pensais pas être capable de faire 10 km J’étais fière de moi quand j’arrivais à courir 5 minutes sans m’arrêter. Mais ma copine coach, la fitness goddess Alejandra, m’a poussée à m’inscrire. Je pensais devoir marcher au moins une partie du parcours, mais finalement, avec quelques mois d’entraînement, des encouragements d’Alejandra et Sandy, et malgré mes kilos en trop, j’ai couru tout le long. J’ai mis 1h16, ce qui n’est évidemment pas un record mais qui n’a rien de déshonorant pour une première fois.

Au-delà du challenge personnel et de la satisfaction que j’ai éprouvé à faire ce dont je ne me pensais pas capable, j’ai adoré l’ambiance festive de cette journée, vibrante d’énergie et d’espoir, la plupart des gens courant comme moi pour des ONG. J’ai fait du chemin depuis l’époque de l’hypokhâgne où le sport me semblait un truc débile et inutile.

Chapeau aussi aux organisateurs et à tous les bénévoles. Faire courir 17000 personnes en plein centre de Londres, avec assez de toilettes pour tout le monde, des endroits pour déposer nos affaires soigneusement étiquetées et rangées de manière à ce que chacun retrouve son sac en quelques secondes, cela n’a rien d’évident.

Un grand plaisir de cette course était évidemment aussi d’être au coeur de Londres, sur un parcours dédié qui reprenait une partie du marathon des Jeux Olympiques de 2012.

L’itinéraire : Après un départ devant Buckingham Palace, nous avons parcouru le Mall jusqu’à Trafalgar Square, puis dévalé Whitehall, la grande avenue des ministères qui passe devant Horse Guards Parade et Downing Street, jusqu’à la Tamise. Arrivés à Embankment, on passe devant la Somerset House, on continue à longer la Tamise en passant sous Waterloo Bridge et Blackfriars Bridge. Arrivés dans la City de Londres, on passe dans des petites rues que je ne connaissais pas et même sous Leadenhall Market. Le cadre, même si on n’a pas le temps de tout voir, est très motivant, ainsi que les encouragements de tous les gens massés sur le parcours, famille et amis des coureurs ou bénévoles des innombrables organisations caritatives pour lesquelles les coureurs ont collecté de l’argent. Cette forte présence des associations, notamment dans le domaine de la recherche médicale, produit un curieux mélange d’émotion, d’espoir et il faut bien le dire, de déprimant. On court au milieu de gens affichant fièrement sur leurs dossard ALZHEIMER,  CANCER DE LA PROSTATE, CANCER DU SEIN, FAMINE ET PAUVRETE, ENFANTS HOSPITALISES, etc…  Vous voyez le tableau. Certaines personnes portent aussi la photo d’un proche disparu à la suite d’une maladie. De quoi verser une petite larme.

Merci à Antoine, manager, porteur et surtout photographe pour cet événement. Conquis par l’ambiance, il a décidé de s’inscrire pour l’an prochain. Qui veut rejoindre notre équipe ?

map Bupa

 

 

Deux petites danseuses au Royal Albert Hall

Samedi soir, nous sommes allés assister à un spectacle dans la mythique salle du Royal Albert Hall. Nous y avions déjà applaudi le Philarmonique de Berlin, la chanteuse canadienne Feist et même Gad Elmaleh mais cette fois c’était un peu particulier puisque sur scène il y avait… nos deux filles !

Non, elles ne sont pas devenues des popstars, mais elles participaient à un spectacle regroupant plein d’écoles de danse de tout le pays. Après l’excitation quand leur prof de danse leur a proposé ça en octobre, j’ai eu une phase un peu dubitative, surtout en voyant le prix des places pour voir simplement mes enfants ! Après tout, elles nous font des spectacles gratuits tous les jours.  Puis j’ai commencé à avoir le trac comme si c’était moi qui devais monter sur scène.  Une autre maman, bien plus émotive que moi s’est même sentie mal, elle a dû sortir et elle a même raté le spectacle des enfants !

Finalement on a passé une super bonne soirée, il y avait des groupes impressionnants de maîtrise ou d’originalité, d’autres plus classiques. Des niveaux différents certes, mais cette énergie et cet enthousiasme des enfants qui m’inspirent et me touchent à chaque fois (ça y est, l’émotion me gagne !)

Une des écoles de comédie musicale a recréé un passage de Billy Elliott avec une excellente chorégraphie chorégraphie qui mêlait les petites danseuses, Billy, les mineurs et les policiers. Un groupe d’adolescentes de streetdance nous ont aussi bluffées par leur énergie et leur maîtrise. Les nôtres dansaient sur le thème du Brésil (leur prof est brésilienne) sur une  samba entraînante qui a fait se trémousser une bonne partie de la salle.

Je n’ai pas le droit de mettre de vidéo, donc voici simplement quelques photos de ce jour mémorable :

RAH

Je cours pour Oxfam

J’ai déjà évoqué mon rapport un peu compliqué avec le sport. Parfois, on se met dans l’idée que l’on n’est pas sportif, sous prétexte que l’on n’est pas habile pour les jeux de ballon. Or il y a plein d’autres sports à explorer. J’ai toujours beaucoup aimé marcher et j’ai plutôt une bonne endurance. Depuis quelques semaines, avec l’aide d’une copine-coach qui est un peu une fitness goddess, surtout comparée à moi, je me suis mise à courir. Passés les premiers jours où j’avais l’impression que j’allais mourir à chaque foulée, j’ai commencé à apprécier ce moment, prendre plaisir à la progression. J’aime bien les matins d’hiver un peu brumeux au parc, ou les bords du canal avec leurs péniches quand il fait beau. Ce qui était au départ une corvée est devenu un moment agréable, qui me donne de l’énergie pour le reste de ma journée, qui me redonne confiance en moi et me donne l’envie de faire plein d’autres choses. Pour me motiver, ma copine Alex nous a inscrites à une course de 10km le 25 mai, le Bupa London 10000

Les avantages : c’est en plein centre de Londres, je vais pouvoir me prendre pour une marathonienne en passant devant le London Eye, Big Ben etc…

C’est dans quatre mois donc j’ai le temps de m’entraîner. Je suis un entraînement progressif qui me convient très bien. Et avec un peu de chance il fera beau le 25 mai !

Je cours pour Oxfam, ce qui veut dire que je me suis engagée à récolter au moins 200 £ pour cette association (vous me voyez venir ???), et beaucoup de gens seront dans le même cas que moi : courir pour une association caritative, pour s’amuser, pour relever un défi personnel, pas pour la performance sportive. Même si je mets plus d’une heure et demie pour faire mes 10km, je serai contente d’avoir accompli ce qui pour moi n’avait rien d’évident au départ.

Alors, Oxfam, pour ceux qui ne connaissent pas, c’est quoi ?

C’est une ONG qui a été créée pendant la Seconde Guerre mondiale. Le nom signifie Oxford commitee for Famine relief car cette initiative est partie d’Oxford. Aujourd’hui l’organisation est internationale et mène de nombreux projets de lutte « contre la pauvreté et les injustices ». Elle est très connue en Angleterre où elle gère de nombreux « charity shops ». Pour en savoir plus, c’est par ici  en français et par en anglais.

Et le moment que vous attendiez tous: je vous invite à me sponsoriser pour cette course en donnant à Oxfam ! Je dois atteindre au minimum 200 £ mais j’aimerais même réussir à dépasser cet objectif.

C’est très facile. Rendez-vous sur ma page Justgiving et donnez votre participation (même un tout petit montant sera très apprécié et très utile). L’argent sera directement versé à Oxfam. Just Giving prélève des frais sur les dons mais ils sont modiques et c’est l’association Oxfam elle-même qui conseille cette plateforme de dons en ligne. Je crois que vous pouvez choisir de donner en euros ou en livres. Bien sûr, contactez-moi si vous voulez plus d’infos ou si vous avez un problème technique.

Donnez juste un peu, pour Oxfam, pour me soutenir et me motiver (même si vous pensez que j’aurais pu choisir un projet plus adapté à mes capacités !). Et comme je ne recule devant rien pour parvenir à mes fins, je dégaine mon arme secrète : après tout, aujourd’hui, c’est mon anniversaire !!!

Un grand merci d’avance pour votre soutien !

JustGiving - Sponsor me now!

Tout va bien

autumnal mood

Tout va bien, sauf que :

Je me suis un peu enflammée suite à la publication de ce billet qui a parlé à beaucoup de gens (c’est mon nouveau record de pages vues en une journée) et j’ai voulu faire ma maligne en me mettant sérieusement au sport. Je me suis trouvée une copine très sympa pour courir, elle a juste oublié de me préciser qu’elle avait été championne de natation et d’aérobic et qu’elle était complètement obsédée par le sport (il faut dire que notre première rencontre autour d’une bouteille de vin m’avait donné une fausse impression). Bref, je ne sais pas si c’est d’avoir couru plusieurs jours de suite ou bien un faux mouvement au Pilates mais je me suis fait atrocement mal au cou et au haut de la colonne vertébrale. Résultat je peux à peine bouger et la position assise devant l’ordi n’est pas géniale. Ou alors c’est mon inconscient qui ne veut VRAIMENT pas que je me remette au sport…

L’école ferme aujourd’hui à 13h30 pour les entretiens parents/profs. Et oui c’est ça aussi l’école anglaise, ils font toutes leurs réunions, spectacles et autres en plein milieu de la journée comme si tout le monde travaillait à domicile. Vous me direz que justement je travaille à domicile, certes mais j’ai une deadline pour jeudi prochain et il faut donc que je case au minimum 60 heures de boulot d’ici-là. Challenge accepted !

Pour corser un peu la chose, sinon ce ne serait pas drôle, Antoine est en déplacement et donc il m’a refilé la corvée du contrôle technique de la voiture, que je dois donc apporter demain en pleine journée dans un quartier très éloigné de la maison, youpi !

Ah et j’oubliais, on a une souris dans la maison et de l’eau qui coule du plafond de la cuisine (oui chéri, si tu me lis, ça a recommencé !)

Alors disons que lorsque l’école m’envoie des sms pour me rappeler de faire des « spooky cakes or cookies » pour la vente de gâteaux à l’école demain, la motivation est très très moyenne, voire inexistante, voire négative si c’est possible.

Quand je pense que certaines partent demain à l’Ile Maurice…

Tu sais que tu es rentré en France quand…

auberge NévacheDès le ferry ta fille t’informe qu’elle ne veut pas aller aux toilettes car « mais Maman, en France les toilettes c’est des trous ! »

A l’arrivée sur le sol français, passé l’amusement de voir les employés de péage te dire hello et goodbye parce que tu conduis une voiture anglaise, tu commences à avoir des noeuds au cerveau à force de conduire du bon côté de la route MAIS avec le volant à droite…

Tu peux te laisser gaver par ta famille de bon fromage, kouign amann et autres délices avec une relative bonne conscience puisque pauvre de toi, tu dois mal manger en Angleterre.

Tu sautes de joie dans un supermarché de province en découvrant de magnifiques tomates (produit de luxe à Londres) pour la somme de 0,99 EUR le kilo. Pour un peu, tu en rapporterais dans tes bagages avec la confiture de ta mère.

Tu as la joie d’entendre tes enfants abandonner un peu le franglais et parler, grâce aux grands-parents, cousins et amis, un français presque correct ! Bon, il ne faut pas trop leur en demander non plus. L’accent des fermiers de la Bresse reste une gageure : « Maman, je n’ai pas compris un seul mot de ce qu’il a dit ». Qui a dit que les accents régionaux avaient disparu en France ?

Tu dois te réhabituer aux serveurs mal aimables dans les restos, qui ne  s’excusent jamais quand ils t’ont fait attendre, se sont trompés dans la commande, t’ont oublié, voire quand la peinture verte bien flashy du mur du resto a déteint sur tous les pulls des enfants et que la patronne trouve ça parfaitement normal. Tu te consoles en te disant qu’au moins les échanges sont souvent plus spontanés, moins formatés qu’en Angleterre, mais tu songes tout de même qu’il y a des progrès à faire sur le service…

Tu visites un château et le guide, au lieu d’égrener les anecdotes un peu gore, enchaîne les dates et les chiffres. Il ne cesse de mentionner la fourberie de l’ennemi héréditaire, l’Anglais bien sûr, au grand amusement de tes enfants.

Aujourd’hui, c’est direction Home Sweet Home. Bonne rentrée à tous !

Une petite Anglaise à la plage

On ressort les vieux Picsou des placards

Fille aînée chez Google

Fille aînée est formelle, elle a trouvé sa vocation. Enfin, pas tout à fait sa vocation, mais son futur employeur. Elle qui voulait être enseignante (en Angleterre, elle insiste là-dessus), il lui a suffi d’une visite des locaux de Google Londres pour passer du côté obscur.

le moment où elel m'a dit " ça y est, c'est décidé !"

Il faut dire que les locaux sont géniaux. je connaissais ceux de Victoria et nous avons découvert hier ceux de Central St Giles grâce à une amie qui y bosse.

Le vendredi soir, c’est TGIF (Thank God it’s Friday), donc la cantine, qui ne s’appelle pas cantine mais « market place » est approvisionnée en bières, cidres et vins en plus des soft habituels et les employés et leurs éventuels invités peuvent s’installer dans une des nombreuses salles, terrasses et salons pour un petit apéro convivial.

Nous avons craqué sur la salle de sport avec vue sur Big Ben et le London Eye, la bibliothèque avec ses alcôves si confortables pour y faire une sieste, les salons décorés de façon délirante, décadente ou moderne, les mini-salles de réunion qui ressemblent à des boudoirs, les cabines de vidéo-conférence, le mobilier design, tout est vraiment fait pour que l’employé aime venir au boulot et y passe le plus de temps possible. Ma copine me faisait toutefois remarquer que l’esprit Google n’est pas cependant de n’avoir aucune vie en dehors du boulot. Ils sont conscients qu’il est plus intéressant pour eux d’avoir des salariés épanouis, aux intérêts multiples. Voilà, c’était la minute corporate du jour !

confortablement installée

salon

un amphi so british

salle de sport avec vue

bibliothèque confortable

Antoine se plait bien aussi

les capsules de vidéo-conférence

elle s'y croit

Une petite sieste ?

salon décadent

table et chaises de réunion en bois flotté

Au boulot !

P.S Petite pensée à mon oncle préféré et lecteur assidu de ce blog qui a dû avoir bien du mal à traduire en français le film The Internship/ Les Stagiaires sur Google…

Au poste

Met-Police-logo

Hier, nous avons fait connaissance avec la London Metropolitan Police. Je vous rassure, je n’ai pas été arrêtée en état d’ébriété après mon premier Pimm’s de la saison, ni pour outrage à la décence publique après m’être fait bronzer à demi-nue par ces 16°C caniculaires qui nous ont accablé tout au long de la journée. Nous nous sommes tout simplement trouvées les filles et moi, dans le rôle d’innocentes victimes secourues par de valeureux officiers de police face à un terrible hors-la-loi.

Nous sortions du cours de danse quand Fille Aînée a remarqué depuis l’autre côté de la rue un individu patibulaire qui s’affairait autour de nos vélos bien attachés à un « rack » (comment on appelle ça en français ?). J’ai d’abord pensé charitablement (je ne suis que bonté) que ce brave homme était en train d’attacher son propre vélo. En même temps, à quoi pouvait bien lui servir la pince qu’il avait à la main ? Hum…

Mais avant d’avoir le temps de nous interroger davantage, nous avons vu débarquer une meute de policiers, en voiture et à pied, qui se sont saisis de l’individu. Fille Aînée, n’écoutant que son courage, s’est élancée pour dire aux policiers que le vélo était à elle, malgré les dénégations peu crédibles de l’individu passablement aviné. « Si, je vous jure, ce vélo violet taille fillette est à moi… hiiips ! »

Bref, je ne vais pas vous raconter tous les détails, mais on se serait cru dans une vidéo pédagogique sur le rôle de la police, protégeant le vélo d’une adorable petite fille contre un sinistre individu. Du coup, même si Cadette a eu un peu peur, c’est super pour elle de se dire que le « méchant » a été arrêté. Alors que si nous avions été toutes seules face à lui, ça aurait sans doute été un peu effrayant pour elles. Quand à Fille Aînée, elle a trouvé cela très « exciting ». Elles ont conclu toutes les deux que cela ferait un excellent sujet de « show and tell » pour l’école.

Nous avons su ensuite que le policier avait surpris la scène sur une caméra, c’est pourquoi il s’était précipité sur les lieux. On pense ce qu’on veut des caméras de surveillance, je suis assez contente en l’occurrence d’avoir récupéré notre vélo tout neuf et de n’avoir perdu que les antivols qu’il a eu le temps de couper.

Nous avons ensuite dû passer au commissariat pour faire une déposition. On nous a installées pour cela dans l’espèce de caféteria où d’autres policiers mangeaient une thaï chicken soup, si j’en crois mon infaillible odorat. Et attention c’était du sérieux ! Je n’aurais jamais cru qu’on pouvait écrire un texte aussi exhaustif sur une simple tentative de vol de vélo. Tous les détails y étaient, jusqu’à la couleur de nos antivols et aux horaires du cours de danse des filles. Ah, il n’a pas précisé qu’elles répétaient Singin’ in the Rain. Il faut peut-être que je le rappelle. J’ai eu un fou rire quand ils ont pris des photos des pièces à conviction : les antivols sectionnés. Cela faisait un peu les Experts à Ealing, version petit budget.

Et attention, il est possible que je doive témoigner en justice contre ce dangereux criminel ! Peut-être vont-ils devoir me mettre dans un programme de protection des témoins ?