Dès le ferry ta fille t’informe qu’elle ne veut pas aller aux toilettes car « mais Maman, en France les toilettes c’est des trous ! »
A l’arrivée sur le sol français, passé l’amusement de voir les employés de péage te dire hello et goodbye parce que tu conduis une voiture anglaise, tu commences à avoir des noeuds au cerveau à force de conduire du bon côté de la route MAIS avec le volant à droite…
Tu peux te laisser gaver par ta famille de bon fromage, kouign amann et autres délices avec une relative bonne conscience puisque pauvre de toi, tu dois mal manger en Angleterre.
Tu sautes de joie dans un supermarché de province en découvrant de magnifiques tomates (produit de luxe à Londres) pour la somme de 0,99 EUR le kilo. Pour un peu, tu en rapporterais dans tes bagages avec la confiture de ta mère.
Tu as la joie d’entendre tes enfants abandonner un peu le franglais et parler, grâce aux grands-parents, cousins et amis, un français presque correct ! Bon, il ne faut pas trop leur en demander non plus. L’accent des fermiers de la Bresse reste une gageure : « Maman, je n’ai pas compris un seul mot de ce qu’il a dit ». Qui a dit que les accents régionaux avaient disparu en France ?
Tu dois te réhabituer aux serveurs mal aimables dans les restos, qui ne s’excusent jamais quand ils t’ont fait attendre, se sont trompés dans la commande, t’ont oublié, voire quand la peinture verte bien flashy du mur du resto a déteint sur tous les pulls des enfants et que la patronne trouve ça parfaitement normal. Tu te consoles en te disant qu’au moins les échanges sont souvent plus spontanés, moins formatés qu’en Angleterre, mais tu songes tout de même qu’il y a des progrès à faire sur le service…
Tu visites un château et le guide, au lieu d’égrener les anecdotes un peu gore, enchaîne les dates et les chiffres. Il ne cesse de mentionner la fourberie de l’ennemi héréditaire, l’Anglais bien sûr, au grand amusement de tes enfants.
Aujourd’hui, c’est direction Home Sweet Home. Bonne rentrée à tous !