Traversée de la Manche Portsmouth-Le Havre

Bon, les amis, j’avais préparé tout plein d’excuses pour expliquer ma looongue absence, mais la vraie vérité c’est que j’ai juste été prise d’une grosse flemme.

Mais septembre est là (et bien là car j’ai commencé ce brouillon le 1er et nous sommes déjà le 10), plus d’excuses, on se reprend en main !

Il se trouve que j’ai un époux bien-aimé qui adore la montagne (jusque-là rien de grave) mais en particulier le camping en montagne. Donc quand on part en vacances, il faut emporter la grosse tente de camping pour le camp de base et la petite tente pour la randonnée en haute montagne, le gros réchaud pour camp de base et le petit réchaud de rando, la bouteille de gaz, la cocotte minute, les matelas gonflables et les petits matelas de rando, les affaires d’escalade avec la corde de trente mètres etc… J’oubliais que dans cette famille on aime bien avoir une paire de chaussures pour chaque occasion, donc on partait avec trois à sept paires de chaussures chacun entre nu-pieds, chaussures de marche, bottes d’équitation, chaussures de baignade en rivière, chaussons d’escalade et j’en passe.

En général je commence les insomnies au mois d’avril en pensant aux bagages de l’été (ce qui me laisse quelques mois de répit après les insomnies au sujet des bagages de Noël et du ski).

Vous vous doutez donc qu’avec un tel chargement, l’Eurostar est un peu exclu. C’est déjà bien qu’on ait évité la remorque mais la voiture était un peu chargée à bloc, les enfants écrasés à l’arrière. Toute solution pour limiter les kilomètres était donc la bienvenue.

Nous avons donc décidé de ne pas prendre le tunnel sous la manche ni l’habituel ferry Douvres -Calais (d’ailleurs très souvent moins cher que le tunnel, ça vaut la peine de vérifier) mais une traversée un peu plus longue qui nous économisait des kilomètres et des bouchons en Angleterre et en France, la liaison Portsmouth-Le Havre avec Britanny Ferries Economy.

Pour ceux que ça intéresse, nous avons payé 140 £ (à peu près le prix du tunnel en période de vacances scolaires) pour une voiture (j’ai dit qu’elle était chargée à bloc ?), quatre passagers (dont deux un peu enfouis sous les bagages à l’arrière), une cabine, bien confortable et spacieuse pour se reposer après la préparation de tous ces bagages (la traversée ne durait que six heures et de jour mais c’était super agréable de pouvoir s’allonger.) je n’ai pas trop compris pourquoi c’était Economy (à part le prix) car il y avait quand même à bord resto, aire de jeu, salle de cinéma donc on est loin du cargo sans aucune installation pour les passagers.

En quittant le port de Portsmouth, on passe devant le Historic Dockyard et on peut admirer le HMS Victory, le navire de l’Amiral Nelson lors de la bataille de Trafalgar, et le HMS Warrior. Ces bateaux sont transformés en musées, et la visite vous est recommandée par Antoine qui y est allé un week-end l’an dernier.

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A girl called Jack, un blog culinaire pas comme les autres

Avec ses recettes de plus en plus sophistiquées, les cours de photographie spécial cuisine, les innombrables photos de plats sur Instagram toutes plus glamour les unes que les autres, la blogosphère culinaire et les « foodistas » regorgent d’inventivité pour célébrer la nourriture érigée en oeuvre d’art.

A tel point qu’on en oublierait presque l’essentiel : se nourrir comme nécessité vitale et non comme hobby.

Jack Monroe, dans son blog a Girl called Jack, très bien écrit, est un rappel poignant du quotidien des familles démunies, ainsi qu’une formidable source d’inspiration. Je l’ai découvert très récemment et je suis enthousiasmée.

Jack Monroe

Cette jeune mère célibataire de Southend-on-Sea a connu une période d’extrême pauvreté (lire son magnifique billet Hunger Hurts), durant laquelle elle s’est mise à ajouter à son blog, jusque-là politique, des recettes basées sur un budget hebdomadaire de courses de 10 £ (environ 12 €) pour elle et son fils. Burgers de haricots rouges aux carottes et cumin pour 9p, risotto au Brie et au bacon pour 26p par portion, ses recettes sont des exploits d’économie et des réussites culinaires, saluées entre autres par le critique gastronomique Nigel Slater.

Aujourd’hui, elle est employée dans un magazine local et elle s’apprête à publier un livre de recettes frugales chez Penguin. En effet, le succès de son blog qu’elle décrit comme « bien plus qu’un blog culinaire » doit beaucoup à son écriture incisive, drôle et émouvante et à sa remarquable personnalité. Elle a même sa (modeste) page Wikipedia.

Célèbre aujourd’hui en tant que « blogueuse de l’austérité », elle utilise sa renommée pour élargir son combat contre la pauvreté. Elle est par exemple à l’origine d’une initiative en apparence anodine mais qui connait un grand succès en ce moment : #22mealsforacoffee.

Le principe est simple : pour le prix d’un latte chez Starbucks, vous achetez les ingrédients basiques d’une liste qu’elle propose sur son blog, destinés à composer 22 repas, et vous les apportez à une banque alimentaire près de chez vous. Elle est consciente que cela ne constitue pas une solution à long terme et qu’il faut que les politiques s’attaquent aux sources de la pauvreté, mais en attendant, il est tellement simple de faire un geste pour ceux qui en ont cruellement besoin. Pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer, on peut aussi envoyer un don par sms.

Je conseille chaleureusement la lecture de son blog, et pour avoir une idée de son parcours, ce portrait et cette interview vidéo du Guardian : 

Rappel : l’Angleterre n’est pas dans l’espace Schengen

jubilons in the garden

L’Angleterre est si proche, ça parait tout simple de monter dans un Eurostar pour Londres.

Mais n’oubliez pas qu’il faut quand même avoir une carte d’identité ou un passeport français, ou bien un visa si vous n’êtes pas ressortissant d’un pays de l’UE.

Récemment nous avons eu pas mal de déboires :

Mon frère a dû annuler sa visite car il n’avait pas de carte d’identité pour sa fille. Et oui, parfois, on considère un peu notré bébé comme une extension de nous-mêmes, mais il doit malgré tout avoir un passeport.

Ma belle-soeur burkinabée n’a pas obtenu de visa pour venir. Comme quoi l’Angleterre n’est pas si tolérante que ça avec les étrangers hors UE. Billets d’avion non-échangeables of course sinon c’est pas drôle, sans compter les aller-retours Toulouse/Seine St Denis pour venir faire la demande de visa, car après tout nous ne sommes qu’en 2013, c’est logique de devoir se présenter en personne à des centaines de kilomètres de ton domicile juste pour avoir le droit d’aller passer un week-end à Londres.

Et la soeur d’Antoine qui devait arriver aujourd’hui avec sa famille a eu elle aussi un problème de carte d’identité qui ne sont pas arrivées à temps. Donc vacances à Lille pour ne pas perdre la totalité des billets de train Lyon-Londres…

Bref, si vous n’êtes pas de grands voyageurs, ou si vous avez de jeunes enfants, n’oubliez pas de vérifier la validité de vos cartes d’identité/passeports et d’en faire faire pour vos enfants, quel que soit leur âge. Le livret de famille ne suffira pas.

L’Angleterre n’est pas le bout du monde mais elle est parfois perfide…

Charity shops

Entre Emmaüs et boutique traditionnelle, les charity shops pullulent en Angleterre. Je crois qu’il y en a plus de sept dans le centre-ville d’Ealing.

Le concept est simple et d’une efficacité redoutable : des bénévoles et salariés collectent et organisent les dons des particuliers qui sont ensuite revendus dans des boutiques et les bénéfices sont reversés à des oeuvres caritatives ou ONG.

La plus connue est Oxfam mais il y a aussi Fara, Fara Kids, des associations de recherche sur le cancer et bien d’autres.

Il y a aussi bien des librairies d’occasion, géniales pour des lecteurs voraces comme moi, et qui me permettent aussi de me délester de quelques kilos de livres que je ne relirai jamais, que des boutiques de fringues, dans lesquelles on peut faire de chouettes trouvailles. C’est particulièrement intéressant pour les enfants. Evidemment, les petits malins vont fouiner dans les charity shops des quartiers chics, espérant y dénicher des vêtements de marque à un prix dérisoire…

Pas besoin d’être une accro du shopping pour y faire un tour. On ne se ruine pas et en plus c’est pour la bonne cause !

Dernier repos au calme

En Angleterre, les cimetières sont souvent plus verts qu’en France. Près de chez nous, un vieux cimetière laissé à l’abandon est carrément envahi par la végétation. Pour moi il ne manque pas de charme mais ma Fille Aînée est outrée par ce laisser-aller et soulagée de penser qu’elle ne restera pas toute sa vie ici et donc sera enterrée dans un endroit plus civilisé.

Mais aujourd’hui, au cours d’une balade dans le Sussex, nous avons découvert un cimetière encore plus nature, le Clayton Wood Natural Burial Ground. En pleine nature, au pied d’une colline, on peut choisir d’être enterré de façon écolo au milieu des arbres et des fleurs, ou d’y faire disperser ses cendres. J’ai trouvé l’endroit très agréable et l’idée plutôt sympa. (Prenez-en bonne note !)

Evidemment, c’est encore assez neuf mais quand les arbres auront un peu poussé ça devrait être joli.

Ma grande fille qui pense décidément à tout, a déjà prévu de faire mettre une plaque commémorative à ma mémoire sur un banc dans un parc le moment venu !

La vie sans voiture

L’arrivée à Londres a été pour nous l’occasion de multiples changements dans nos habitudes de vie, et nous avons eu envie d’essayer de nous passer de voiture. A Antibes nous étions obligés d’en avoir deux, mais nous les avons laissées dans le Sud avec soulagement. Je suis assez contente de ne plus avoir à m’occuper de l’entretien, ni à stresser pour les pannes diverses et variées. Sans compter l’économie de crédit, d’assurance et de frais divers.

Antoine va travailler en train ou en métro… comme ses stagiaires tandis que nombre de ses collègues prennent leur voiture. Les enfants peuvent aller à l’école à pied par un sentier entièrement piéton qui longe des jardins potagers. On se croirait à la campagne et non en banlieue de Londres. C’est un vrai plaisir.

Sur le chemin de l'école

Pour aller au centre de Londres, nous avons le choix entre le train et trois lignes de Tube, ce qui nous permet de déjouer les machiavéliques fermetures du week-end. Et pour aller de chez nous au métro on a le choix entre ce chemin piéton, la traversée d’un parc ou une rue assez calme pleine de belles maisons qui me font rêver. Sans être central, Ealing est tout de même très bien desservi. C’est d’ailleurs pour ça que nous avons choisi d’y habiter. Nous sommes aussi allés à Oxford en train, et à Hampton Court, Richmond Park et Kew Gardens en bus.

Evidemment, on a tout de même besoin d’une voiture de temps en temps, pour porter des trucs à la déchetterie, acheter une bouteille de gaz pour le barbecue, ou se rendre dans un endroit mal desservi. Un peu frustrant dans ce cas de devoir louer une voiture exprès.

C’est là qu’interviennent les « car-clubs », ces clubs de partage de voiture, grâce auxquels on peut louer une voiture pour une heure ou une journée. Nous nous sommes inscrits à Streetcar mais il y en a d’autres, par exemple City clubcar. Le principe est simple : on réserve par internet et on va chercher l’une des voitures garées dans notre quartier, et que l’on ouvre avec notre carte personnelle. Pour l’instant, ce système nous convient bien.

Dommage qu’ils ne proposent pas de Mini roses…

Freecycle

Je parlais dans mon précédent billet du recyclage express de nos cartons auprès de notre voisin du 46 (victime d’une horrible inondation qui lui a pourri tous ses tableaux et livres d’art, si vraiment vous insistez pour tout savoir sur mon voisin du 46).

Bref, quand on emménage, on se rend compte qu’on a un tas de trucs inutiles et impossibles à ranger. D’autres personnes mieux organisées s’en seraient peut-être rendu compte au moment de faire les cartons, certes…

Et c’est là qu’intervient un super concept : Freecycle, un site de recyclage qui permet d’offrir une deuxième vie aux objets dont vous voulez vous débarrasser. C’est une alternative sympa et pratique à la déchetterie. Le principe est simple, on s’inscrit dans son groupe « local » et on met ensuite des annonces OFFER ou WANTED. Si quelqu’un est intéressé, il vient chercher l’objet chez vous. Je viens de proposer un micro-ondes et deux enceintes en bois qu’Antoine avait fabriquées et qu’il ne peut se résoudre à jeter, on verra si ça trouve preneur.

Cette initiative a commencé en Arizona, à Tucson et se développe très rapidement dans plein de pays (plus de 8 millions de membres dans le monde), dont la France, un peu timidement pour l’instant. Personnellement je trouve ça génial !