D’abord, suite à mon post d’hier, j’ai reçu pas mal de témoignages intéressants dans les commentaires et ce message de Sarah, une Anglaise, que je reproduis ici. Elle nous explique qu’il faut peut-être avoir souffert ensemble (!) ou au moins vivre des choses fortes pour créer des amitiés. Logique, non ?
English people, even Londoners, complain about the fact that it’s difficult to get to know people and make friends in London. It’s something London is well-known for. When I came back from living abroad I had the same problem. Saying that, when I lived in Amsterdam I found the Dutch initially very distant. I only felt that I started integrating into society there when I joined local sports clubs (rowing and diving). It took a while but after months of training (suffering!!) together, sharing experiences and helping each other all barriers broke down. I also discovered that not making a big thing about being English (i.e. different) helped the process.
I do think sport (or any other hobby) is a good way of integrating. Because right from the start you have something in common. There are non-English people in my walking club here in London and as far as I can see they’re not treated any differently. In fact took a French friend along one day and she remarked afterwards that she felt that her nationality was of no importance whatsoever.
I’ve read blogs written by English people who have moved to France and the first thing they say is that it’s difficult to get to know and become accepted by the ‘natives’. Have you read the book ‘Almost French’ by Sarah Turnbull? She’s Australian and is married to a Parisian. She writes of her experiences of living in Paris and making huge (and largely unsuccessful) efforts to integrate into French life. It’s a very well-written book.
I think that in a big city, especially one as multi-cultural as London, people tend to stick to their own groups. Also I think that if you’re living abroad you need a different kind of friendship, where some people you meet become close friends very quickly as they become almost a substitute family. This expectation would tend not to work as easily with the natives of a country.
(sorry this is in English! It would have taken me all morning to have written it in French!)
Et que je vous traduis parce que je suis gentille :
Les Anglais, même les Londoniens, se plaignent de la difficulté à faire connaissance et se faire des amis à Londres. Londres est connue pour ça. Quand j’y suis revenue après avoir vécu à l’étranger j’ai eu le même problème. A vrai dire, quand je vivais à Amsterdam, j’ai d’abord trouvé les Hollandais très distants. J’ai eu l’impression de commencer à m’intégrer socialement là-bas quand je me suis inscrite à des clubs de sport locaux (aviron et longée). cela a pris un moment mais après des mois d’entraînement (et de souffrance !!) ensemble, à vivre des expériences communes et à s’entraider, toutes les barrières sont tombées. J’ai aussi découvert que ne pas faire tout un plat d’être Anglaise (c’est-à-dire différente), aidait le processus.
Je pense sincèrement qu’un sport (ou n’importe quel loisir) est une bonne manière de s’intégrer. Parce que dès le début, on a quelque chose en commun. Il y a des gens qui ne sont pas Anglais dans mon club de randonnée ici à Londres et à ma connaissance, ils ne sont pas traités différemment. D’ailleurs j’ai amené un jour une amie française avec moi et elle m’a dit après coup qu’elle avait eu l’impression que sa nationalité n’avait aucune importance.
J’ai lu des blogs écrits par des Anglais installés en France et la première chose qu’ils disent, c’est qu’il est difficile de faire connaissance et d’être accepté par les « indigènes ». As-tu lu le livre « Almost French » de Sarah Turnbull ? Elle est Australienne, mariée à un Parisien. Elle relate sa vie à Paris et ses efforts, énormes, mais souvent vains, pour s’intégrer dans la vie française. C’est un livre très bien écrit. Je pense que dans une grande ville, en particulier une ville aussi multi-culturelle que Londres, les gens ont tendance à rester dans leur propre groupe. D’autre part, je pense que quand tu vis à l’étranger, tu as besoin d’un genre d’amitié un peu différent, dans laquelle certaines personnes que tu rencontres peuvent devenir très rapidement des amis proches, qui vont vite former une quasi- famille de substitution. Cette attente que l’on peut avoir est forcément plus difficile à réaliser avec les habitants du pays.
Merci Sarah pour ce témoignage passionnant !
Petit update après mon post précédent:
Hier, il s’est produit un miracle ! J’accompagnais une mini-sortie scolaire (à 50m de l’école, sortie d’1h30 ou comment se faire bien voir de la maîtresse sans perdre une journée entière.) Nous étions en train de regarder les fourmis et les vers de terre dans les « allotments », jardins potagers qui bordent l’école quand il s’est mis à pleuvoir si fort que la sortie, déjà mini, donc, a dû être carrément interrompue.
Les gentilles mamans accompagnatrices se sont donc retrouvées toutes bêtes, avec une heure et quart à tuer avant la sortie de l’école, sous la pluie. Et là, alors que je m’apprêtais à rentrer chez moi sans enthousiasme pour travailler une demi-heure et ressortir, ce qui n’aurait pas été d’une efficacité folle, coup de théâtre, Sam, l’une des gentilles mamans accompagnatrices m’a proposé d’aller au pub avec elle ! Incredible !
Certes, je me suis ridiculisée en commandant une demi-pinte de Strongbow pour me rendre compte au bout de quelques secondes que ce n’était pas du cidre comme le Strongbow de certains pubs, mais de la bière. Et malgré mon envie d’être polie avec ma « nouvelle amie » qui m’avait offert ce verre, la bière ce n’est vraiment pas mon truc, j’ai donc dû l’abandonner et recommander un cidre, Aspall cette fois si vous voulez tout savoir.
Et c’était super sympa. Nous avons parlé de vrais sujets, pas seulement de la pluie et du beau temps et elle m’a même proposé de renouveler l’expérience ! Cette fois, promis, je ne laisserai pas le temps passer…