Ma nouvelle chronique est parue dans Ici-Londres, illustrée comme toujours par la talentueuse Lili Bé :
Que serait l’Angleterre sans la Famille Royale ? Pas de relève de la garde, pas de Jubilé, pas de Royal Wedding ni de Royal Baby, quelle tristesse (et des jours fériés en moins) !
Présents sur une multitude d’objets souvenirs, du masque au mug en passant par les sacs à vomi pour ceux qui nourrissent à leur égard des sentiments plus mitigés, les Windsor constituent peut-être la plus grande attraction touristique d’Angleterre. Même les Français régicides s’amusent des coutumes d’un autre temps, comme le crieur de rue ou les coups de canon proclamant la naissance du petit prince. Au même titre que l’Union Jack, la famille Royale incarne et canalise une facette du patriotisme anglais. Avec ses soixante ans de règne et ses douze premiers ministres, Elizabeth II représente à elle seule tout un pan de la mémoire du pays.
L’attachement des Britanniques à la Reine et sa famille est bien sûr largement teinté de dérision, la famille royale constituant une source inépuisable de divertissement. Le compte Twitter satirique de la Reine, Elizabeth Windsor @Queen_UK , est un petit bijou d’humour. « 62 gun salute at the Tower of London. Partly to mark the birth of a #RoyalBabyBoy ; mainly to intimidate the French. » Ou encore : « Cancel the Scottish referendum. They can stay. #wimbledon #murray »
Certes, une partie de la population considère les Windsor comme des parasites, mais il est difficile d’évaluer ce qu’ils coûtent au contribuable par rapport aux revenus qu’ils génèrent.
En tant qu’étranger, on peut être sensible, dans un monde qui tend à l’uniformisation, à ce pays attaché à ses traditions. Et puis payer ses impôts à Her Majesty Revenue and Customs plutôt qu’au fisc, ça a tout de même de la gueule, non ?