La conduite en Angleterre

Ma maison de campagne (in my dreams)
Ma maison de campagne (in my dreams)

Conduire à gauche ? Franchement ce n’est pas si difficile, on s’y habitue très vite (attention cependant aux retours en France avec votre voiture anglaise, n’oubliez pas que vous avez le volant à droite MAIS qu’il faut rouler à droite). On se fait quelques noeuds au cerveau lors des créneaux mais même les plus maladroits finissent par maîtriser avec brio le levier de vitesse à gauche. Je n’ai eu qu’un minuscule accrochage en deux ans, ce qui est finalement conforme à mes habitudes en France !

En revanche, ce à quoi on a plus de mal à s’habituer, ce qui ne laisse pas de me surprendre chaque jour, bref, le véritable choc culturel surtout pour quelqu’un qui a vécu dans les Alpes-Maritimes et s’est parfois aventurée dans les Bouches-du-Rhône (oui à Aix-en-Provence on stationne sans souci en triple file pour aller acheter un paquet de clopes), c’est le respect du code de la route et l’extrême courtoisie des automobilistes et piétons anglais.

Dans quel autre pays les automobilistes se jettent-ils littéralement sur le côté du plus loin qu’ils vous voient, pour vous laisser passer quand la route est trop étroite ?

D’ailleurs dans quel autre pays pourrait-on avoir tant de rues à double sens mais trop étroites pour laisser passer deux voitures ?

Dans quel autre pays six piétons du même groupe vous remercient TOUS chacun leur tour quand vous les laissez passer (sur un passage piéton !)

Dans quel autre pays le mec qui vous laisse la priorité et que vous remerciez d’un petit geste vous fait A SON TOUR un geste de « Oh mais je vous en prie très chère Madame ? »

Attention toutefois, on attend de vous le même comportement. Si une voiture vous laisse passer sur un passage piéton où elle n’était pas obligée de le faire (il y a deux sortes de passages piétons) et que vous avez le malheur de ne pas la remercier, ce qui vous attend est terrible. On vous tance d’une petite remarque faussement polie genre « A little Thank you would have been nice » (le comble de l’agressivité ici !)

Ils sont fous ces Anglais…

Attention toutefois à ce qui pourrait vous tomber dessus. (Street art in Shoreditch)

Parents, get lost

Le grand départ

Un seul être me manque et tout est dépeuplé…

Ma grande fille est partie lundi en classe « PGL » (qui veut dire Parents, Get Lost ! ), du nom de l’organisation qui les accueille dans le Shropshire (j’adore ce mot, je l’imagine toujours prononcé par Maggie Smith dans Room with a View.)

Cela faisait pas moins de deux ans qu’elle attendait ce moment et c’était une des raisons majeures pour lesquelles elle espérait que nous restions habiter Londres cette année.

Le PGL est donc une classe de découverte sans la partie classe ; cela ressemble plutôt à une colonie de vacances. De courte durée, cinq jours, elle est plus à visée sportive et « fun » que pédagogique. les enfants vont faire du tir à l’arc, du rappel, du canoë et, le plus important pour Fille Aînée, construire un radeau. Je ne sais pas trop ce qu’elle imagine mais cette construction de radeau, elle y pense depuis des mois, j’espère que l’activité sera à la hauteur de ses attentes !

Je n’ai pas l’impression qu’il y ait eu de travail autour de ce projet comme il peut y en avoir en France sur les classes de mer par exemple.

Ma fille est ravie bien sûr mais je suis perplexe sur la place de ce type de séjour dans la scolarité. Une fois n’est pas coutume, je vais critiquer l’école anglaise.

Le point noir, c’est le prix : 255 livres (307 euros) pour 5 jours ( 4 nuits), même si ce sont 5 jours très sympas, c’est assez dur à sortir pour certaines familles, notamment dans notre école très populaire. Il y avait des facilités de paiement mais pour certains, c’est tout simplement impossible.

Donc, deuxième point négatif, qui en découle, tout le monde ne peut pas y aller. Une petite dizaine d’enfants par classe restent sur le carreau. Personnellement, ça me fait mal au cœur. Ils auront eux aussi des activités sympas dans Londres cette semaine mais ils se sentent nécessairement laissés pour compte. Une copine de ma fille lui a dit qu’elle ne pouvait pas venir parce qu’elle avait un rendez-vous chez le dentiste cette semaine-là… Parfois, ce sont aussi les parents qui ne souhaitent pas laisser leurs enfants y aller.

Où est la logique ? Oui, c’est cool, on va faire du sport, décoller les enfants de leurs jeux vidéo, vivre des moments sympas ensemble, mais au final, ceux qui vont profiter de ces activités (à part quelques-uns, et j’en connais, dont les parents se sont saignés aux quatre veines pour qu’ils puissent participer), ce sont les enfants de familles qui ont déjà les moyens de faire ce genre de choses par ailleurs. Certes, tout le monde ne passe pas ses vacances à faire de l’escalade, de l’accrobranche ou des via ferrata (à part Antoine et ses filles), donc les enfants en retireront un bénéfice, mais est-ce le rôle de l’école de proposer un service payant, qui exclue près de trente pour cent des élèves ?

Pour finir sur une note positive, je reçois des sms sympas de la maîtresse : « Grand soleil, les enfants se sont bien amusés à faire du canoë »… etc… Et demain soir, c’est la disco. Fille Aînée a déjà commencé à remplir son carnet de bal !

P.S qui n’a rien à voir mais tous les prétextes sont bons pour se remémorer ce film. Voici l’extrait de Room with a view dont je parlais. Le Shropshire est à 3:15 mais c’est l’occasion de revoir aussi une très jolie scène. Chaque fois , je suis émerveillée par le casting. Judi Dench, Maggie Smith, Helena Bonham Carter, Denholm Elliott, Simon Callow, Julian Sands, Daniel Day-Lewis, Rupert Graves. Non mais franchement, qui dit mieux ???

 

Tu sens que tu deviens anglais quand…

Niveau 1 :

Tu te mets à parler du temps beaucoup trop souvent (spéciale dédicace à Fabienne !)

Tu trouves normal d’équiper tes enfants de bottes et coupe-vent pour aller à la plage… au mois de juillet.

Tu fais la queue bien sagement pour monter dans le bus et tu es horrifiée par les petits malins (Français ?) qui passent devant tout le monde.

Tu commences malgré toi à éprouver une petite tendresse pour la famille royale.

Tu t’exclames sorry ! quand tu te cognes dans un mur.

Quand ton enfant a de la fièvre, plus de visite chez le pédiatre ; du Calpol, beaucoup d’eau et ça repart !

Tu as pris quelques kilos à cause des cupcakes/frites du pub.

Quand quelqu’un t’énerve, tu le regardes en souriant, mais tu n’en penses pas moins.

Tes enfants jouent au foot en s’imaginant être Chelsea ou Liverpool.

Tu as chez toi au moins trois objets venant de chez Cath Kidston.

Niveau 2 :

Alors qu’il bruine, tu te surprends à penser : tiens, si on mangeait dehors ?

Quand tu rentres en France, tu trouves que les gens/l’administration/les panneaux de signalisation ne sont guère polis.

Ça ne te gêne plus de porter des tongs en mars et des bottes Ugg en août.

Tu commences à distinguer les accents du nord et du sud de l’Angleterre.

Tu possèdes deux paires différentes de bottes en caoutchouc. (OK ça c’est presque niveau 3)

Tu ne dis jamais non mais Oh, I’m afraid I can’t / I would love to but…/It is extremely tempting, however…

Et dès qu’il fait plus de 18°C, tu dégaines le Pimm’s.

God save the Queen !