Expat tag

Vue de Londres depuis Primrose Hill au coucher du soleil

Je ne suis pas très branchée tags et questionnaires (ne comptez pas sur moi pour vous parler rituels beauté ou accessoire fétiche) mais ce petit questionnaire de Margarida spécial expatriation m’a plu.

Alors voici quelques réponses.

1° expatriée toute seule ou par amour ?

Pour nous, il s’agit d’une expatriation familiale. C’est moi qui en avais le plus envie, étant amoureuse de l’Angleterre et de la langue anglaise, mais c’est  grâce au boulot d’Antoine que cela a pu se faire. Nous avions depuis longtemps envie de bouger ; nous avions beaucoup d’amis qui avaient pas mal voyagé, et cela nous a donné envie de tenter nous aussi notre petite aventure.

2° Depuis combien de temps es-tu de l’autre côté de chez toi ?

3 ans. Arrivée à Londres un 30 décembre dans la grisaille, logés dans un hôtel loin du centre de Londres, avec des virus dans nos bagages mais super heureux d’être là et de commencer une autre vie !

3° Quels sont les mets qui te manquent le plus de ton pays d’origine ?

Nous ne sommes pas bien loin de la France et on trouve tout à Londres (à condition d’y mettre le prix ) mais je n’ai pas encore trouvé de vraiment bon pain (en tout cas pas de bonnes baguettes). En général, nous demandons à nos visiteurs de nous apporter du saucisson et du chocolat. Et bien sûr les fruits et légumes que l’on trouvait sur les marchés dans le Sud n’ont pas leurs pareils…

4° Vis-tu à l’heure de ton pays d’accueil ou de ton pays d’origine ?

Nous avons gardé les habitudes françaises pour l’heure des repas. Un goûter pour les enfants vers 16h et le dîner vers 20h et non pas vers 17-18h comme les Anglais. A propos d’horaires, un truc auquel on s’habitue, ce sont les magasins ouverts tous les jours, et tard le soir pour certains.

5° Une chose que tu as toujours trimbalé avec toi :

Le ficus ! Il a fait pas mal de kilomètres avec nous : Toulouse, Massy, Juan les Pins, Antibes, Londres… Il est increvable !

6° Te sens-tu étrangère une fois par jour, une fois par semaine, une fois par mois ?

A Londres, tout le monde est étranger donc pas de problème ! Je veux dire par là que c’est une ville très internationale. Dans mon quartier, je ne sais même pas si les Anglais sont une majorité. A l’école, je dirais qu’il y a moitié d’Anglais, moitié d’une multitude d’autres nationalités. Donc les Londoniens sont hyper habitués aux étrangers et jamais on ne me l’a fait sentir. Et comme je parlais déjà bien anglais en arrivant, c’est plus facile de s’intégrer. Enfin je suis intégrée mais je n’ai pas vraiment d’amis anglais, et beaucoup de Français ont le même problème. Pourtant ce n’est pas faute d’avoir essayé. Je suis plutôt sociable mais il est bien plus facile de rencontrer des Français ou d’autres étrangers plutôt que des Anglais.

7° Songes-tu à un éventuel retour chez toi ?

Je n’ai pas vraiment de chez moi en France. Chez moi c’est ici pour l’instant. Mais mon mari qui aime la nature, les sports de plein air et la montagne a bien envie de rentrer en France d’ici un an ou deux.

Quand il pleut et qu’il fait froid plusieurs jours, voire plusieurs semaines de suite, je rêve à la lumière de la côte d’Azur…

8° Justement, que signifie pour toi l’expression chez soi ?

Pour moi c’est ici, à Londres, plus précisément à Ealing, dans cet appart qui s’effondre de toutes parts où nous habitons déjà depuis plus de trois ans. Nous n’avons jamais acheté d’appart ou de maison, donc je ne suis pas trop attachée à un endroit en particulier. [Alerte guimauve] Chez moi, c’est avec ma famille. [Alerte guimauve terminée].

9° Quelle est la leçon que tu tires, pour l’instant, de ces années d’expatriation ?

Leçon je ne sais pas, mais j’ai fait plein de découvertes. Sur le pays bien sûr, sur la langue. Aujourd’hui mes enfants sont bilingues, ce qui est une chance pour leur avenir mais surtout, elles ont une ouverture d’esprit extraordinaire, qu’elles n’auraient peut-être pas  eue aussi spontanément ailleurs.

Si, une leçon peut-être : malgré l’incroyable sentiment de liberté qu’on éprouve au début de l’expat, comme si on pouvait se réinventer, on reste fondamentalement la même personne, avec les mêmes traits de caractère. Et c’est très bien comme ça.

10° Réponse à cette question que j’ai oublié de te poser et à laquelle tu as envie de répondre :

Je suis très heureuse ici et très heureuse d’avoir fait ce choix de partir, de découvrir autre chose. Je serais ravie de retenter l’aventure ailleurs, mais ravie aussi de « rentrer » en France s’il le faut.

18 réflexions au sujet de “Expat tag”

  1. Hello !

    Merci Delphine de jouer le jeu de cet ExpatTag !
    C’est une manière amusante de découvrir comment chacune d’entre nous vit cette expérience qui, dans tous les cas, est toujours positive et constructive. C’est vrai que Londres est une ville tellement grande et tellement cosmopolite que tout le monde s’y sent un peu étranger…
    Une expatriation familiale apporte un point de vue différente, je trouve, à une expatriation de jeune en quête d’expériences ou d’une jeune femme qui décide de suivre sa moitié.
    Une fois tout le monde aura répondu, je vais essayer de faire un petit bilan de vos réponses et vos points de vue.

    Merci encore et à très vite !

  2. Coucou !
    Je suis très étonnée car je partage EXACTEMENT certains de tes points de vue, remarques ou situations. C’est très étrange !
    Par exemple, c’est grâce au travail de Frédéric que nous avons pu nous installer à Bristol en juillet alors que c’est le prof d’anglais que je suis qui est amoureux du pays et de sa langue. Frédéric aime l’Angleterre aussi, nous nous y sommes rencontrés il y a 14 ans lors de notre 4 année d’étude. On a toujours eu le projet de repartir y vivre en famille (ou n’importe quel autre pays anglophone), mais le souhait était davantage le mien.
    Ensuite, on tuerait pour trouver du bon pain bien de chez nous ! C’est fou. (Il y aurait une boulangerie française paraît-il pas très loin !!! A suivre donc). On a passé les fêtes chez nous dans le sud de la France (le Lauragais) et on est revenu avec 15 plaques de chocolat et 5 ou 6 saucissons (Fred a une trancheuse en France, on est tous amateurs de charcuterie).
    Autre point… [corny statement alert], j’ai toujours eu l’habitude de dire que chez moi c’est « lui et moi. N’importe où ». Quand nos enfants sont venues, c’est devenu « Nous 4. N’importe où ». Mais, je reste, cependant, très attachée à notre maison en France (dont nous sommes les propriétaires), nous avons eu grand plaisir à la retrouver et nous aurons grand plaisir à y passer l’été prochain.
    La seule chose que nous ne partageons pas, c’est l’heure du repas et du coucher. On mange à 18h car elles ont besoin de faire des nuits de 11 à 12h pour être en forme le lendemain. Elles ont 5 et 6 ans… Etant donné que l’école finit tôt ici, ça nous paraît tout à fait cohérent et nous convient bien à tous.
    Il y aurait d’autres points à discuter me concernant mais j’ai l’impression, en me relisant, d’avoir écrit une litanie. Tu auras compris que j’ai trouvé frappant certains de tes propos !
    Bonne continuation !

  3. Je ne connaissais pas ce tag, il est génial! Ma copine Sara fait des interview un peu comme ça sur son site aux cinq coins du monde, et c’est fou le nombres d’expats qui pensent pareil! J’entame ma 18eme année d’expat non stop, 19 si on compte une année au Mexique avant quelques mois en France avant de repartir. Ça ne me viendrait pas à l’idée de « rentrer » en France. Ce n’est plus vraiment chez moi.

  4. Ca me fait tout drôle de voir comment tu vis ton expérience chez moi en Angleterre 🙂 Echanger la Côte d’Azur pour Londres, c’est osé et courageux ! D’ailleurs, je te jures que dernièrement il a plu bien plus sur la Côte qu’à Londres 🙂
    Ta réponse au numéro 4 m’a fait sourire car quand je rentre chez mes parents (dans le Cornwall) et ils me proposent une bière à 17h30, j’ai du mal à croire que c’est l’heure de l’apéro. Je suis contente de découvrir ton blog, en tout cas! Dis bonjour aux rayon bacon, baked beans, cheddar et chips parfumées de ma part, s’il te plaît. (Sniff.)

  5. Pour avoir vécu plusieurs années en Russie, il est amusant de constater que nous sommes tous fortement reliés par la nostalgie de nos spécialités culinaires (peu importe la nationalité du reste). La culture de l’estomac ……fondamental !

  6. Très intéressante ton interview ! oh mais je ne savais pas qu’on pouvait faire rentrer des aliments en UK ? j’ai toujours hésité ramener de bonnes petites choses françaises à mes amis à Londres, ayant peur d’avoir des problèmes à la douane … c’est bien d’avoir conservé tes horaires « à la française » 😉 dîner à 17 h 30, quelle horreur ! en Allemagne ils sont aussi un peu comme ça …

  7. je suis absolument admirative de ton parcours, de ton courage surtout ; je rêverais de pouvoir faire ça , tout plaquer et partir ailleurs ! malheureusement, je ne suis pas encore « libre » dans ma tête aussi je lis le blog des autres 😉 et je voyage….merci pour ton blog

  8. très intéressant comme finalement on reste soi même,à l’étranger:une petite française qui aime le saucisson!! horaires,langue…ni feront rien c’est dans les fibres ,c’est en nous!!
    par contre je me demande si tes filles seraient très contentes de « rentrer » en France? ce n’est plus,ou pas leur pays maintenant. le choc risque d’être rude,surtout avec le système scolaire français qui n’est pas aussi motivant qu’en GB…. le retour doit être familial aussi ,non? en tout cas c’est une expérience extraordinaire!

  9. Je suis ravie d’avoir participé à cet expat tag, car je découvre ainsi d’autres avis… tous différents du mien, puisque malheureusement je suis le cas qui ne digère pas son expat…
    Peut-être parce que j’ai tout plaqué par amour, non par choix du pays.

    Je relève :  » je suis intégrée mais je n’ai pas vraiment d’amis anglais « … Ça me laisse songeuse… Je trouve ça antinomique.

    1. Je vais vite aller te lire !
      Je vais essayer d’expliquer ma déclaration un peu antinomique : d’abord Londres est une ville tellement internationale que tu peux avoir une vie sociale très riche en côtoyant peu d’Anglais ! Ensuite mes enfants ont des amis anglais à l’école, elles sont invitées à des anniversaires chez des Anglais. Je suis intégrée dans le sens où je vais aux réunions de parents d’élèves, je participe à l’organisation de la kermesse de l’école, je vais à des cours en Pilates en anglais. Je m’entends bien avec les autres femmes de mon club d’aviron, bref, je ne me sens pas du tout étrangère, c’est ce que je voulais dire. Après, non je n’ai pas de super copine anglaise. Il m’arrive de déjeuner ou de boire un verre avec une Anglaise mais il reste une barrière culturelle qui fait que nos meilleurs amis ici sont plutôt parmi les Français. J’ai aussi une très bonne copine du Nicaragua, mariée à un Pakistanais, un couple d’amis, suédois/anglais. Les copines de mes enfants sont italiennes, syriennes, afghanes, japonaises, polonaises etc…

      1. Ça c’est cool d’avoir pris le temps de préciser ta pensée. Ça n’est effectivement donc pas pour moi la définition d’intégration, qui à mon sens passe aussi par des copains et amis du pays… mais, j’adorerais aussi multiplier les contacts avec plein de nationalités. C’est ce que j’aime à Genève, toutes ces nationalités qui se côtoient. En fait, quand je suis à l’étranger je n’ai pas vraiment envie d’être en compagnie de Français. Pour ça ici je suis servie, je n’en connais pas… alors que c’en est farci ! En même temps, je ne suis pas satisfaite de mes rapports avec les autochtones alors… faudrait peut-être que je parte en quête de Gaulois ! ^^

  10. Je vois ce que tu veux dire mais je ne suis pas tout à fait d’accord avec ta notion d’intégration, tout simplement parce que les « amis du pays », ce sont aussi les Indiens, les Tunisiens, les Japonais, et même les Français ! Ok ils sont peut-être de la première génération, mais contrairement à Genève, ce ne sont pas des expats venus pour une mission de courte durée (je me trompe peut-être) mais des gens qui sont vraiment venus faire leur vie ici. Même les maîtresses de l’école ne sont pas toutes anglaises, et beaucoup sont anglaises d’origine étrangère. Mais je dirais que c’est très spécifique à Londres et qu’il en irait tout autrement si j’habitais au fin fond du Yorkshire.

    Et ta réflexion sur les Français, j’allais justement en faire un post. Oui on se dit toujours avant de partir à l’étranger : je ne fréquenterai pas les Français, on les regarde avec un peu de méfiance, mais finalement, quand on est là pour longtemps, on est contents de se retrouver de temps en temps avec des gens qui ont des références culturelles communes…

  11. Bonjour Delphine, je découvre ton blog par hasard suite à une recherche sur Brighton (!) et j’ai lu avec attention la plupart de tes derniers articles, jusqu’à celui-ci que je commente. Je suis également expatriée a Londres depuis presque 2 ans et viens justement de passer quelque jours vers Nice et le coin m’a tellement transporté que j’ai du mal à revenir à la réalité londonienne… Tes articles positifs et plein d’enthousiasme sur la vie londonienne sont vraiment agréables à lire, particulièrement d’une famille qui vient d’une si belle région qu’est la cote d azur! Bravo pour ton blog que je vais continuer de suivre avec attention!

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