Nouvelles pêle-mêle

Quelques bribes de tous ces billets que je n’ai pas écrits ou que j’ai à peine commencés dans ma tête…

Les derniers mois ont été tellement remplis que je n’ai pas eu le temps de trop me poser de questions et c’est très bien comme ça !

La recherche d’une maison et des écoles en France, ou quand les planètes s’alignent et qu’on se sent presque étonnés de ne pas rencontrer plus d’obstacles sur notre route. Ce moment où on s’est dit que l’administration française, finalement, même pas peur ! Je vous rassure, on a déchanté plus tard quand l’employée de la mairie nous a appelés trois jours avant la rentrée pour nous dire que notre fille n’était pas inscrite à l’école et que nous n’avions pas fourni toutes les pièces qu’elle nous avait demandées au téléphone. Inutile de lui expliquer qu’elle ne nous avait jamais parlé au téléphone, c’est forcément nous qui avions tort 😉

La mélancolie d’une période qui s’achève, les lieux dont je savais qu’ils allaient me manquer. Ce n’était pas forcément les plus emblématiques mais les plus quotidiens, les parcs tout proches de chez moi, Walpole et Lammas à Ealing, Richmond et Kew bien sûr. Et aujourd’hui quand je vois une photo passer sur le mur d’une amie, je suis encore tout étonnée que ces lieux ne soient plus « les miens ».

Waterlily house forever

Les adieux aux amis de Londres, les derniers dîners, derniers apéros, derniers cafés, tous ces moments qui à la fois faisaient chaud au cœur mais laissaient un goût d’inachevé, ces relations qui auraient eu besoin d’un peu plus de temps pour s’approfondir et s’épanouir, ces personnes que j’ai eu le sentiment de découvrir trop tard, d’autres qui sont des amis pour la vie et que je n’ai pas peur de perdre de vue mais qui vont nous manquer…

l'adieu aux amis d'Ealing

Long live the Kajuro gang ! (Kaho, Apolla, Juliette and Rouchan)

dernière promenade dans le Sussex avec des super copains

Les copines blogueuses de Londres

Le trajet en avion, cet étrange aller simple pour Nice, l’arrivée sur le tarmac brûlant par 40 °C avec cette impression d’avoir ouvert la porte d’un four. Choc climatique suivi d’un choc culturel avec l’accueil très particulier des employés d’Europcar que je ne sais comment qualifier, entre désinvolture, hostilité et incompétence, des Anglais derrière nous scotchés par le manque de service client. Bah oui parce qu’en France, servir un client est forcément dégradant. Il faut le maintenir dans une sorte de distance méprisante avant de condescendre à s’occuper de lui. (Franchement je caricature à peine, c’est malheureusement très souvent le cas).

Le plaisir de retrouver de bons produits frais et locaux même dans les petits supermarchés et restos sans prétention, du bon pain. C’est peut-être un détail pour certains mais les expats me comprendront !

La chance d’être dans une région internationale et que Fille Aînée (et Cadette dans deux ans) puisse aller à un collège international, avec des cours en anglais et, cerise sur le gâteau, des profs qui ont tous l’air d’adorer leur métier !

Les retrouvailles avec les amis de France, ce sentiment d’appartenir déjà à une communauté. Ce pique-nique sur la plage au clair de lune où les enfants ont fait griller des chamallows sur le feu [feu interdit mais toléré sur cette plage de galets]. Ambiance magique. Thanks Jane if you read this 😉 Cette soirée mémorable fut aussi l’occasion de découvrir une attitude plus relax qu’en Angleterre par rapport à la sécurité. Quand une petite fille s’est brûlée sur un galet trop chaud, une maman a fait remarquer : « Ah oui, la dernière fois aussi un enfant s’est brûlé. La prochaine fois, il faudra penser à la Biafine ». Dans le Sud on est cool !

Se rendre compte que le monde est décidément très petit : à Londres je suivais la blogueuse Nathalie de 5 in the US. Or, elle et sa famille viennent de rentrer eux aussi en France. Dans la même région que nous. Et non seulement ses aînés sont dans le même collège que fille aînée mais son fils Minilou est dans la même classe que Cadette et ils sont devenus super copains !

Et bien sûr, c’est reparti pour de belles randonnées !

Dans les gorges de la Siagne

Et pour changer de ma (célèbre) chambre sans fenêtre, la vue sur les collines qui nous offre de majestueux couchers de soleil presque tous les soirs.

sunset

Pour résumer, oui, vous me manquez les copains de Londres, mais on n’est pas trop malheureux !

Allez, une petite dernière du ciel bleu !

plage de la Gravette à Antibes

Retour au pays natal

La vue du cap d'Antibes

 

Cela devait arriver, ça traînait, ça m’obsédait, c’était prévu mais incertain, voilà que ça se précise très sérieusement : on rentre en France cet été. Pour de bon. C’est sans doute en partie à cause de ça que je n’ai pas beaucoup alimenté ce blog récemment. J’ai aussi été bien occupée ces dernières semaines.

Il m’a fallu quelques mois pour me faire à l’idée mais maintenant, ça y est, je suis prête. je n’ai pas de regret parce qu’on a énormément profité de notre vie ici, sillonné Londres et la campagne anglaise, les musées et les parcs, les collines verdoyantes et les jardins du National Trust, testé pubs et restos et surtout fait plein de belles rencontres. Accessoirement, les filles sont devenues bilingues au passage et si ça me parait tout naturel aujourd’hui, c’était quand même le but de l’aventure.

Pourquoi cette décision alors qu’on a une vie très agréable ici et plein d’amis ? Eh bien tout simplement parce que la vie à Londres est beaucoup trop chère pour nous et qu’on n’arrive plus à suivre, c’est aussi bête que ça. Un exemple, ma propriétaire vend notre appartement à un prix qui est le double de notre budget pour acheter. Si nous voulions rester ici, il faudrait partir loin de Londres, changer les filles d’école, tout ça pour être dans un endroit moins sympa, quel intérêt si on peut tout aussi bien rentrer en France dans une belle région (peuplée d’Anglais !)  Si je vous dis tout cela très simplement, sans idéaliser la situation, c’est parce que je reçois pas mal de mails de Français qui ont envie de venir en Angleterre, et que j’ai parfois l’impression de donner une vision trop idyllique de notre vie ici.

Qu’en pensent les filles ? La première réaction de Cadette a été : « If we’re moving back to France, I’m gonna kill myself » (note de la traductrice : pas ravie, la fillette). Mais elle s’y fait peu à peu, et je vais tout faire pour garder le contact avec ses copines d’ici, en prévoyant certainement de revenir une semaine dès la Toussaint, afin que les adieux en juillet ne soient pas trop durs. Je sais bien qu’une fois en France, tout ira bien, elle s’adaptera mais ce sont plutôt les mois avant le déménagement que je redoutais ; finalement j’ai l’impression qu’elle a déjà accepté et qu’elle profite de la vie ici sans se poser trop de questions. En gros, ma fille de 9 ans est plus mûre que moi.

Celle de 11 ans m’a dépassée depuis longtemps en maturité, ça c’est clair. Pour elle, c’est plus facile puisqu’elle a fini le primaire et que toutes ses copines se dispersent dans différents collèges.  L’argument massue qui l’a convaincue est la perspective d’avoir sa propre chambre en France.

On va où ? On revient dans la région d’Antibes puisqu’Antoine va sans doute (rien n’est signé mais on fait comme si…) reprendre un poste à Sophia-Antipolis. Idéalement, j’aimerais Valbonne où il y a plein d’Anglais et des écoles bilingues. Ah les écoles bilingues, ça mérite au moins un autre billet entier…

Je n’abandonne pas le blog, je vais continuer à parler de nos balades ici jusqu’en juillet et puis je vais avoir plein de choses à vous raconter sur les préparatifs de retour et la réadaptation en France… A suivre…

A play in a day : Macbeth à l’école

Faire tenir une pièce de Shakespeare en vingt minutes ? Faire jouer Shakespeare à des enfants de 10 ans ? Leur permettre de découvrir une oeuvre, en discuter, puis la jouer devant leurs camarades et leurs parents, tout ça en une journée, c’est ce que propose l’association Konflux qui intervient en milieu scolaire depuis des années.

L’activité s’est déroulée sur deux jours. Pendant que la moitié de la classe travaillait comme d’habitude, l’autre moitié était prise en charge par deux comédiennes animatrices, et ils ont échangé le lendemain. Après leur avoir raconté la pièce et avoir discuté des  thèmes ( ambition, jalousie, culpabilité, folie, avec Shakespeare, on a l’embarras du choix), elles leur ont fait faire des échauffements vocaux, puis un filage de la pièce.

Les parents étaient invités en fin de journée pour voir le résultat et c’était pas mal du tout. A chaque scène, les acteurs changeaient, mais grâce à quelques accessoires bien choisis et aux narrateurs, les spectateurs pouvaient s’y retrouver.

J’ai saisi au passage quelques-unes des citations les plus connues de la pièce  :

« What ‘s done is done ».  ( Acte III, scène 2), quand Lady Macbeth essaie d’apaiser la culpabilité de son mari.

« Fair is foul, and foul is fair ». – ( Acte I, scène 1). et « Double, double toil and trouble; Fire burn, and cauldron bubble. »  (Acte IV, scène 1). Les horribles sorcières.

« Will all great Neptune’s ocean wash this blood clean from my hand? »  (Acte II, Sc. 2). Macbeth commence à être dévoré par la culpabilité.

 » Life’s but a walking shadow, (…) it is a tale told by an idiot, full of sound and fury, signifying nothing. » (Acte V, scène 5). « La vie n’est qu’une ombre qui passe (…) c’est un conte dit par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien ».

Fille aînée était un des narrateurs qui résumaient et commentaient l’action puisque faire tenir la pièce en vingt minutes demande une condensation des événements. Mais l’essentiel y était et c’était touchant de voir ces gamins s’amuser autant avec une langue pourtant difficile. J’ai eu les larmes aux yeux quand le petit Omar, un garçon de year 6 très lourdement handicapé, a revêtu la couronne et glissé de son fauteuil roulant sur la scène pour venir jouer le rôle de Macbeth.

Emportées par notre élan shakespearien, nous sommes allées toutes les deux avec une amie voir la pièce qui se jouait justement dans le théâtre de notre quartier, mon cher Questors. Eh bien, heureusement que j’avais vu la version de l’école trois jours avant parce qu’il faut s’accrocher. J’ai beau avoir fait des études d’anglais, être traductrice et habiter depuis 4 ans à Londres, la langue de Shakespeare, au cas où vous en douteriez, c’est plus costaud que Downton Abbey ! J’ai quand même admiré le boulot des comédiens, amateurs excellents, que j’avais déjà vus pour certains dans An ideal husband d’Oscar Wilde. Et j’ai tremblé devant les sorcières un peu zombies et complètement terrifiantes. La prochaine fois, je vais voir Blanche Neige et les sept nains version street dance, ça devrait être plus accessible !

Un dimanche d’hiver sur la Southbank

Salut les amis, heureusement que je n’avais pas pris pour résolution de publier davantage sur mon blog en 2015. Hum.

Déjà notre quatrième hiver à Londres. Ce n’est pas ma saison préférée mais j’aime ces belles journées froides et bleues comme on en a en ce moment. (Avant les averses de grêle et de neige fondue.)

C’est le temps parfait pour se promener le long de la Tamise sur la Southbank. En partant de Westminster (face à Big Ben, parfait quand on a des amis en visite qui veulent du Londres touristique, après la relève de la garde et la traversée de St James’s Park)

Alors, on commence par un petit café ou chocolat chaud en face de Big Ben pour se réchauffer, et c’est parti !

On traverse le pont de Westminster en se frayant un passage parmi les touristes, on cède à la tentation d’un énième selfie devant Big Ben et on pousse un soupir de soulagement une fois arrivé de l’autre côté.

On passe devant le London Eye (que nous n’avons jamais fait, je crois que c’est un peu comme le syndrome Tour Eiffel, on n’y va que quand on est touriste à Paris), le London Dungeon (Cadette adore, Fille Aînée ne supporte pas, trop horrible).

Puis on se balade le long de la Tamise en observant les mouettes, les touristes et surtout les artistes de rue, en particulier entre le London Eye et le Southbank Centre. Les danseurs jamaïcains, le mec qui fait des bulles de savon géantes, les bouquinistes sous le pont de Charing Cross, et parfois le sosie de Jack Sparrow sont devenus des repères familiers. Le Southbank centre est un lieu de spectacles, d’expositions et de festivals très actif. Il s’y passe toujours quelque chose d’intéressant, par exemple le festival Imagine Children du 9 au 22 février prochains. Après le Southbank centre, on passe devant le célèbre skate park, puis devant le National Theatre. Un peu plus, loin, juste avant la Oxo Tower, c’est Gabriel’s wharf avec ses cafés et boutiques et… sa plage ! En fonction des marées, on peut descendre sur le sable (on est d’accord, c’est pas les Maldives mais c’est particulier de se sentir au plus près de la Tamise qui est le cœur de Londres et qui a joué un rôle si crucial dans son histoire). Parfois on peut y voir d’éphémères sculptures de sable. En face, le HMS President, un navire de guerre construit pendant la première guerre mondiale, a été relooké par l’artiste Tobias Rehberger en « dazzle camouflage », dans le cadre des commémorations du centenaire de la première guerre.

On passe ensuite sous le tout nouveau Blackfriars Bridge pour découvrir une superbe vue sur la City. Le pub Founders Arms offre une vue imprenable sur St Paul. A la Tate Modern, petite pause pour écouter des musiciens (ou aller faire un tour aux toilettes, c’est une de nos traditions, on va dire notre manière de nous approprier ce lieu culturel), puis on emprunte le Millenium Bridge pour terminer la promenade à St Paul. Pour les plus courageux, on peut bien sûr pousser jusqu’à Tower Bridge, en passant devant le Globe, la Golden Hinde, Borough Market et la Hay’s Galleria.

image

Thames by night

Tower Bridge in the twilight

J’ai craqué pour ces jolies affiches qu’on voit sur la Southbank. On peut les acheter au London Transport Museum ou en ligne sur le site de Red Gate Arts.

Noël en Angleterre : un job à plein temps

Crédit photo : Claire Richard

La folie de Noël commence dès la mi-novembre avec le début des illuminations à Regent’s street. Le moment où on trouve encore que le 25 décembre est bien loin et qu’on a encore pleeein de temps pour les cadeaux. On soupire en voyant les premières guirlandes lumineuses. Mais finalement, comme il fait nuit dès 16h30, on s’habitue vite à cette ambiance de Noël un peu prématurée.

26 novembre : à l’école, c’est la fermeture du dépôt des candidatures (avec lettre de motivation) pour le job de Christmas postman : les élèves chargés de distribuer les cartes de Noël dans les classes. Une mini boîte aux lettres rouges Royal Mail est installée dans le hall de l’école et chaque enfant y dépose ses cartes de Noël (pour l’enseignant, TOUS les élèves de la classe et les amis des autres classes, compter environ 30 cartes par enfant, tout ça pour qu’ils écrive « Merry Christmas Rosie, from Cadette »…)

28 novembre : Antoine a sa première Christmas party au boulot. Le principe est simple : on se retrouve à 13 h dans un hôtel du centre de Londres, on mange un peu et on boit beaucoup pendant une dizaine d’heures…

29 novembre : premier concert de Noël de la chorale de cadette. Premiers  » Merry Christmas » alors que l’Avent n’a pas commencé.

1 er décembre : on peut enfin ouvrir la fenêtre du calendrier ! (Les enfants n’ayant que dédain pour le joli calendrier de l’Avent en tissu avec des petites pochettes, on a craqué pour le calendrier Frozen avec du mauvais chocolat dedans).

4 décembre : deuxième concert de Noël, celui de Fille aînée avec la chorale des grands de l’école, puis premiers Christmas drinks de la saison.

5 décembre : Antoine a sa deuxième Office Christmas party. Cette fois, on boit, on mange et on danse, ce qui limite un peu les dégâts.

6 décembre : Santa Run ! Cette semaine, pour courir avec le groupe du Parkrun, on se déguise en Père Noël. J’y vais avec Fille Aînée, il fait beau et froid, on glisse sur le givre à certains endroits mais l’ambiance est magique.

Et comme on n’en n’avait pas assez, c’est le jour où on est allés à Winter Wonderland.

7 décembre : on va visiter le Geffrye Museum qui s’est lui aussi paré de ses habits de Noël.

8 décembre : à la radio, on n’entend guère plus que « All I want for Christmas is you ! » et « Last Christmas, I gave you my heart ». C’est sympa.

9 décembre : spectacle de Noël du cours de danse de Cadette.

10 décembre : pantomime de Noël pour les élèves de l’école. Cette année c’est Pinocchio, avec un personnage de marin français qui chantait la Marseillaise !

11 décembre : spectacle de Noël de la zumba de Cadette.

12 décembre : repas de Noël à la cantine. Choux de Bruxelles et Christmas pudding…

13 décembre : spectacle de Noël du cours de théâtre de cadette, sur le thème d’une pièce de Noël de théâtre. Original…

Fête de Noël de l’école (avec re concert de la chorale, re-zumba et re-danse)

15 décembre : Christmas jumper day. Le principe est simple : on met un pull de Noël le plus kitsch possible et on fait un don à une association caritative.

Pendant ce temps, la radio joue toujours  » All I want for Christmas is you  » et « Last Christmas I gave you my heart ». On commence à bien connaître.

17 décembre : fête de Noël à l’école, les enfants font un petit festin (différent du repas de Noël) et une disco.

18 décembre : Concert de Christmas Carols dans l’église du quartier par la chorale de l’école, mon moment préféré. Le soir, fête de Noël du club d’escalade de Fille Aînée, au son de  » All I want fort Christmas is you » et « Last Christmas I gave you my heart ». Ça devient presque lassant…

19 décembre : On va pouvoir souffler, c’est les vacances… de quoi déjà ?

20 décembre : fête de mon club d’aviron. 8 équipages doivent se déguiser en rennes et un équipage en Père Noël. Ça ne fait même plus sourire, l’overdose de Noël nous guette…

23 décembre : On est en France, l’ambiance de Noël est un peu plus sobre, on commence à se détendre quand à la patinoire retentissent les premières notes de  » All I want for Christmas is you ! » Trop de Noël peut-il tuer Noël ?

Allez, je vous souhaite quand même
MERRY CHRISTMAS !!!

Fin d’automne à Richmond Park

Rien de tel qu’une belle balade vivifiante dans ce beau parc pour se remettre les idées en place un lendemain de fête.  Jamais je n’avais vu autant de cerfs et/ou de daims que ce dimanche à Richmond. Dans la lumière rasante de fin d’automne, c’était un très beau spectacle.

J’aime arriver à Richmond par le Tube ou l’overground et traverser le joli centre-ville ou bien en bus, descendre le long de la Tamise et monter sur la colline pour profiter de la vue.

Dans le parc, les endroits que l’on préfère sont les lacs, la Isabella Plantation (je recommande les derniers week-ends d’avril pour la sublime floraison des azalées), le coin de Pembroke Lodge et Poet’s corner avec la longue-vue qui permet de voir jusqu’à la cathédrale St Paul, et bien sûr un peu partout, ces grandes étendues de hautes herbes où on croise des cerfs. A moins que ce ne soit des daims, ou un peu des deux. Pour une fille qui a passé sa jeunesse dans la forêt de Rambouillet, je m’y connais assez peu en cerfs ! Au moins en anglais, on parle de « deers », comme ça c’est plus simple. (Si on veut préciser red deer, c’est le cerf et fallow deer le daim, voilà pour la leçon de zoologie linguistique du jour).

Winter Wonderland

Le froid à Noël, c’est un truc qui me manquait quand j’habitais dans le sud. Sur les marchés de Noël de Monaco ou Mougins, le vin chaud par une température de quatorze degrés avait un petit goût d’imposture.

Samedi dernier, par une belle journée froide et ensoleillée, nous avons bravé la foule pour nous rendre à Winter Wonderland, le village de Noël /parc d’attraction installé à Hyde Park. Je n’y étais pas allée depuis trois ans, les odeurs de saucisse et les manèges n’étant pas vraiment mon truc, mais j’ai craqué cette année et donc accompagné Antoine et les filles qui adooorent ce genre de choses. De mon côté, j’ai passé un très bon moment ;  c’est quand même beaucoup plus joli que les fêtes foraines classiques, les lumières sont assez photogéniques et il y a du vin chaud à tous les coins de rue (cette fois il faisait assez froid pour qu’on ait l’impression de le mériter !)

A savoir : On fait la queue pour entrer (sauf si on a réservé certaines attractions à l’avance), certaines ne sont justement accessibles que sur réservation, c’est cher et c’est bondé.

Vous voilà prévenus !

Mais c’est quand même sympa et ma foi très christmassy.

La seule attraction que j’ai testée histoire d’accompagner les filles, c’est le Alpen Hotel, sympa à faire en famille. Pour les autres phobiques des manèges, il y a plein d’autres choses à faire, comme la patinoire, le labyrinthe de miroirs, l’expo de sculptures de glace (Magical ice Kingdom, à réserver, je l’ai ratée mais j’ai eu de bons échos). Je conseille de prévoir trois bonnes heures sur place car le site est assez grand.

La copine de Fille aînée, toute contente d’avoir £15 à dépenser, a un peu forcé sur les churros au Nutella, chose qu’elle a regrettée après un tour dans les horribles tasses qui tournent sur elles-mêmes, mais globalement, elles étaient assez grandes pour supporter la foule et le bruit et apprécier. Je pense que malgré les quelques manèges pour les petits, ce n’est pas vraiment intéressant avant 8 ans, ou alors le matin de bonne heure avant la foule.

Winter Wonderland, Hyde Park – Entrée principale près de Marble Arch, de 10 h à 22 h, jusqu’au 4 janvier 2015. Fermé le 25 décembre.

Pour plus d’infos c’est par ici

La conduite en Angleterre

Ma maison de campagne (in my dreams)
Ma maison de campagne (in my dreams)

Conduire à gauche ? Franchement ce n’est pas si difficile, on s’y habitue très vite (attention cependant aux retours en France avec votre voiture anglaise, n’oubliez pas que vous avez le volant à droite MAIS qu’il faut rouler à droite). On se fait quelques noeuds au cerveau lors des créneaux mais même les plus maladroits finissent par maîtriser avec brio le levier de vitesse à gauche. Je n’ai eu qu’un minuscule accrochage en deux ans, ce qui est finalement conforme à mes habitudes en France !

En revanche, ce à quoi on a plus de mal à s’habituer, ce qui ne laisse pas de me surprendre chaque jour, bref, le véritable choc culturel surtout pour quelqu’un qui a vécu dans les Alpes-Maritimes et s’est parfois aventurée dans les Bouches-du-Rhône (oui à Aix-en-Provence on stationne sans souci en triple file pour aller acheter un paquet de clopes), c’est le respect du code de la route et l’extrême courtoisie des automobilistes et piétons anglais.

Dans quel autre pays les automobilistes se jettent-ils littéralement sur le côté du plus loin qu’ils vous voient, pour vous laisser passer quand la route est trop étroite ?

D’ailleurs dans quel autre pays pourrait-on avoir tant de rues à double sens mais trop étroites pour laisser passer deux voitures ?

Dans quel autre pays six piétons du même groupe vous remercient TOUS chacun leur tour quand vous les laissez passer (sur un passage piéton !)

Dans quel autre pays le mec qui vous laisse la priorité et que vous remerciez d’un petit geste vous fait A SON TOUR un geste de « Oh mais je vous en prie très chère Madame ? »

Attention toutefois, on attend de vous le même comportement. Si une voiture vous laisse passer sur un passage piéton où elle n’était pas obligée de le faire (il y a deux sortes de passages piétons) et que vous avez le malheur de ne pas la remercier, ce qui vous attend est terrible. On vous tance d’une petite remarque faussement polie genre « A little Thank you would have been nice » (le comble de l’agressivité ici !)

Ils sont fous ces Anglais…

Attention toutefois à ce qui pourrait vous tomber dessus. (Street art in Shoreditch)

Des coquelicots pour se souvenir

En Angleterre, le symbole du souvenir des morts à la guerre est le poppy, le coquelicot. On l’arbore à la boutonnière au début du mois de novembre en souvenir des morts de tous les conflits.  Cette année on parle beaucoup de la guerre à l’école à l’occasion du centenaire de la Grande Guerre et les enfants ont dessiné des champs de coquelicots.

Ce beau symbole est particulièrement bien mis en valeur dans une oeuvre de grande envergure installée depuis quelques mois à la Tour de Londres : « Blood swept lands and seas of red » (Pays inondés par le sang et océans de rouge) par l’artiste Paul Cummins. Il s’agit de plus de 888 246 coquelicots en céramique, un pour chaque soldat de Grande-Bretagne et du Commonwealth mort lors de cette guerre. Le résultat est grandiose et émouvant.

Tower poppies

Le poème dont est tiré le titre de l’oeuvre a été écrit par un soldat anonyme :

Blood Swept Lands and Seas of Red

The blood swept lands and seas of red,
Where angels dare to tread.
As God cried a tear of pain as the angels fell,
Again and again.
As the tears of mine fell to the ground
To sleep with the flowers of red
As any be dead
My children see and work through fields of my
Own with corn and wheat,
Blessed by love so far from pain of my resting
Fields so far from my love.
It be time to put my hand up and end this pain
Of living hell. to see the people around me
Fall someone angel as the mist falls around
And the rain so thick with black thunder I hear
Over the clouds, to sleep forever and kiss
The flower of my people gone before time
To sleep and cry no more
I put my hand up and see the land of red,
This is my time to go over,
I may not come back
So sleep, kiss the boys for me

J’ai vu l’installation de haut en septembre, sans la visiter, mais maintenant c’est presque impossible à cause de la foule. La station de Tube a dû être fermée à cause de l’affluence ! Tous les coquelicots ont été vendus ( £25) au profit de différentes associations. (Coming Home, Combat Stress, SSAFA, Help for Heroes, The British Legion and Cobseo, The Confederation of Service Charities)

Pour en savoir plus, allez voir sur le blog de  Claire qui a eu le privilège de participer à l’installation des coquelicots.

Une vidéo qui explique la fabrication des coquelicots en céramique par des bénévoles. Chacun est fabriqué à la main et donc unique :

Une autre sur le site de la BBC qui montre l’installation presque complète. Impressionnant !